L’ensilage et désilage d’aliments humides

Toutes les informations sur le stockage et l’alimentation des aliments humides

Les aliments humides sont un ajout attrayant et précieux au régime alimentaire, s’ils sont mal utilisés, les résultats peuvent être décevants. Une mauvaise conservation, des pertes de stockage et une absorption réduite peuvent alors en résulter. Surtout à des températures plus élevées et en passant à un autre produit humide, des problèmes peuvent soudainement survenir. Le conseil est de toujours suivre les conseils de stockage et d’alimentation. Cette page contient de nombreuses informations sur le stockage et le traitement des aliments humides. Grâce à ces conseils et informations, vous pouvez utiliser pleinement les aliments humides et nourrir votre bétail avec efficacité et plaisir.

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L’importance de bien ensiler et désiler

Le principe de l’ensilage est le même que pour les ensilages d’herbe et de maïs. Le produit est conservé par fermentation lactique. De plus, l’exclusion de l’eau et des parasites devrait empêcher la détérioration. Les quantités d’aliments humides sont souvent plus petites, car elles sont achetées par chargement. La tentation peut donc être grande de lui accorder moins d’attention et de commencer à le nourrir immédiatement. Afin de maintenir la valeur (alimentaire) des aliments humides, la même attention est nécessaire que lors de l’ensilage de l’herbe et du maïs.

  • Fournir une surface bétonnée, plane et propre

Assurez-vous que les jus d’écoulement et  que l’eau de pluie ne restent pas dans le silo. Lorsqu’il y a une accumulation d’eau, les bactéries de l’acide butyrique peuvent avoir une chance de se développer. Une petite quantité souillée dans l’ensilage peut contenir une concentration extrêmement élevée de spores butyrique. Pour cette raison, il est recommandé de ne pas donner d’ensilage aux bovins laitiers, ovins ou caprins, même avec une détérioration minimale. Lors de l’alimentation d’une petite quantité d’ensilage avec détérioration, le risque de contamination du lait est élevé, même avec une bonne hygiène dans l’étable et la salle de traite.

  • Bien couvrir le produit immédiatement après la livraison

La plupart des aliments humides ne sont pas assez portant pour pouvoir être tassés avec un engin. Seuls les pulpes surpressées et le glutenfeed de maïs peuvent être tassés pour expulser l’air de l’aliment. Avec d’autres produits, il suffit de niveler et de presser la couche supérieure. Par exemple avec le bac du chargeur ou en le tapotant avec une pelle. Les côtés doivent être très bien pressés. La pression d’une fine couche de sable – ou suffisamment de pneus – fera le reste.

  • Utiliser un film de plastique “sous-couche”

En combinaison avec du plastique d’ensilage normal, le film sous-couche offre une meilleure conservation que le plastique d’ensilage seul. la sous-couche assure une meilleure conservation et moins de pertes de stockage. Le film sous-couche inférieur est plus fin et plus flexible que le plastique d’ensilage. En conséquence, il se forme mieux avec la forme de la couche supérieure de l’aliment. La feuille adhère mieux au fourrage. Cela donne moins de chance à l’air de passer sous le plastique. Le film d’ensilage seul semble laisser passer de petites quantités d’air. Cela suffit pour que les champignons poussent sur un milieu idéal pour eux. La combinaison avec le film sous-couche inférieur empêche également la détérioration de cette manière.

  • Appliquez une pression suffisante sur la couche supérieure. De plus, appliquez une pression supplémentaire sur les bords.

Pour minimaliser le déplacement d’air sous le plastique, il est préférable de le recouvrir d’une couche de sable. Une pression suffisante sur la couche supérieure empêche la moisissure et la pourriture. Une pression supplémentaire doit être appliquée sur les bords du silo au moyen de sacs de sable ou de sable supplémentaire. Si l’on utilise uniquement des pneus de voitures, l’air arrive quand même à avancer entre les pneus et cela ne permet une conservation optimale. Il est dès lors conseillé de bien mettre tous les 3m une rangée de sacs de sable afin que l’avancement de l’air soit stoppé.

  • Assurer une vitesse d’avancement suffisante

Pour éviter la détérioration, un avancement d’au moins 1,5 mètre par semaine est requis. Par temps chaud, la détérioration se produit plus rapidement. Nourrissez dès lors au moins 2 mètres par semaine. Ajustez la longueur et la largeur du silo en conséquence. Les aliments humides ensilés ont un poids spécifique d’environ 1 050 kg par mètre cube. Le gluten de maïs a une densité d’environ 800 kg par mètre cube.

  • Ne pas ensiler trop haut

Un ensilage plus haut que recommandé peut provoquer des fissures dans l’aliment, permettant alors aux champignons de commencer leur processus de pourriture. Les asticots et autres parasites ont dès lors un terrain de reproduction idéal dans les endroits altérés.

ProductMaximale hoogte
Proti+, Gluco+, Energi+, Bondalcomax. 80 cm
Drêches de brasseriemax. 80 cm
Corngold®(glutenfeed de maïs)max. 100 cm
Pulpes de pomme de terremax. 50 cm
  • Laisser le silo minimum une semaine fermé

On conseille généralement de laisser les ensilages d’herbe et de maïs fermés pendant au moins 6 semaines pour une bonne conservation. Les aliments humides se conservent plus rapidement. Pour une bonne conservation, les aliments humides doivent être conservés hermétiquement pendant au moins une semaine. Au bout d’une semaine, suffisamment d’acide lactique s’est formée pour une bonne conservation. Afin de pouvoir alimenter en continu, il est donc nécessaire d’avoir de la place pour deux silos. Si nécessaire, faites un petit tas à côté pour combler la première semaine. Les pulpes de pomme de terre ne sont pas toujours ensilées, ce qui explique que la couche supérieure se gâte quelque peu et que davantage d’acides se forment, ce qui abaisse le pH du rumen pendant l’alimentation. C’est pourquoi nous vous conseillons de l’ensiler avec soin.

  • Prévenir les nuisibles tels que les rats et les oiseaux

Les oiseaux et autres nuisibles aiment certains aliments humides. Empêchez-les de percer des trous dans le plastique. Si nécessaire, utilisez un filet de protection.

  • Désiler soigneusement

Coupez le plastique en haut du front d’attaque ou enroulez-le fermement. Assurez-vous que le plastique ne pende pas devant le front d’attaque. La qualité du front d’attaque reste meilleure lorsqu’elle sèche que dans un climat étouffant derrière le plastique. Utilisez un filet contre les oiseaux si nécessaire. Coupez le front d’attaque de haut en bas et ne désilez pas plus de nourriture qui ne peut être utilisée directement. Les aliments en vrac peuvent facilement chauffer et moisir rapidement. Lorsqu’à la place de couper on « arrache » avec le bac du chargeur, cela crée des entrées d’air et favorise donc l’échauffement et le développement de moisissures.

  • Attention aux écoulements

Des jus peuvent s’écouler hors des aliments humides. Les drêches surpressées, le Proti+, Energi+, Smulpro et le glutenfeed de maïs ne laissent s’écouler que très peu de jus contrairement aux drêches humides (20-22% de MS). Les jus contiennent peu de matière sèche, mais sont tout de même polluants pour les fossés et les eaux souterraines. Veillez à réceptionner les jus ou bien faites en sorte qu’ils soient absorbés par, par exemple, du maïs ensilage ou de la pulpe sèche. Si des jus s’accumulent au fond du silo, les bactéries de l’acide butyrique peuvent avoir une chance de se développer. Cela peut également se produire s’il reste de l’eau de pluie dans le silo..

  • Avoir des murs de silo suffisamment résistants

Des murs provisoires ou pas assez solides peuvent céder sous la pression du fourrage

  • Le front d’attaque vers le nord

Le front d’attaque est ainsi toujours à l’ombre et est moins susceptible de se détériorer.

La solution du silo-boudin

Les livraisons de co-produits directement en boudin demandent moins de travail car vous ne devez plus couvrir le silo vous-même. Mais il faut quand même faire attention à ne pas déchirer le boudin. La surface doit être plane et propre. Les pierres ou autres remblais peuvent provoquer des déchirures. Il faut minimum 35 m de dégagement pour placer un boudin d’environ 15 m de long et permettre au camion (20m) de se placer.

Tous les co-produits ne sont pas adaptés à la livraison en boudin. Par exemple, à cause de la formation de moisissures dûe aux fissures qui apparaissent dans la couche supérieure de l’aliment pendant l’ensilage. De l’acide butyrique peut se former au fond, car les jus ne peuvent pas s’échapper. Pendant la fermentation (conservation), du gaz est créé. Laisser le gaz s’échapper pour éviter que le boudin ne se rompe. Les oiseaux aiment certains aliments humides. Empêchez-les de percer des trous dans le plastique.

  • Ne refermez pas le boudin après avoir

Coupez le plastique sur le côté du boudin. Coupez le haut ou enroulez le plastique au-dessus de la surface coupée. Appliquez une pression au-dessus de la surface de coupe avec, par exemple, des sacs de sable. Vu que le plastique d’un boudin est plus rigide que le plastique d’ensilage classique et qu’il n’y a pas de film sous-couche, c’est encore plus important de bien empêcher l’air d’avancer sous le plastique. Laissez la partie inférieure du plastique sur le sol afin de pouvoir rouler dessus pendant le chargement.

  • Le clapet refermable

Lors de la conservation, le gaz produit est du dioxyde de carbone (CO2). Ce gaz peut s’échapper plus facilement hors d’un silo classique que dans un boudin. Surtout par temps chaud, un boudin peut se rompre en raison de la formation de gaz. Pour éviter cela, le chauffeur place un clapet par lequel le gaz peut s’échapper. Le chauffeur utilise un accessoire spécial pour cela. Le clapet doit être fermé après environ 3 jours (par l’agriculteur). Si le clapet reste ouvert plus longtemps, de la moisissure peut se former. Le clapet peut être réutilisé. C’est pourquoi nous aimerions que le clapet soit prêt pour le chauffeur avant la livraison du nouveau boudin.

  • Coupez le front d’attaque de haut en bas

Ne faites pas tomber plus d’aliments qu’il n’en faut pour soigner. L’aliment tombé devant le front d’attaque se dégrade plus rapidement.

Utilisez les co-produits en couverture d’autres silos

De nombreux aliments humides conviennent parfaitement à l’ensilage au-dessus d’autres aliments. Ils fournissent une pression supplémentaire sur la couche inférieure et vous pouvez alimenter deux produits à partir d’un silo. La couche supérieure doit avoir au moins 25 cm d’épaisseur. Proti+, Energi+, Smulpro et les pulpes de pomme de terre conviennent très bien comme agent de couverture. Proti+, Energi+, Smulpro, Gluco+ et lrd pulpes de  pomme de terre peuvent bien sûr également être ensilées en plus grande quantité sur d’autres produits.

Et en plus:

  • Egalisez la couche supérieure avec le bac ou bien aplanir avec une pelle.
  • Utilisez un film sous-couche sous le plastique
  • Couvrez le plastique avec des pneus ou du sable

Nourrir des aliments liquides

  • Stocker le produit dans un silo droit d’au moins 50m3

Les aliments liquides sont livrés en charges d’environ 35 mètres cubes. Un silo de stockage doit donc avoir une taille d’au moins 50 mètres cubes. Le silo doit être équipé d’un agitateur en bon état de fonctionnement et pouvoir supporter des températures d’au moins 50°C. Les aliments liquides sont acides. Par conséquent, le silo, l’agitateur, la pompe et la tuyauterie doivent être résistants aux acides. Le polyester, l’acier inoxydable et le PVC conviennent à cela. Le fer galvanisé est insuffisamment résistant à l’acide dans l’alimentation. Les cuves couchées ne conviennent pas au stockage des aliments liquides, car elles sont moins faciles à vider et le contenu est plus difficile à remuer.

  • Assurer un bon produit homogène avec un bon agitateur

Pour une composition correcte de la ration, il est important que l’aliment soit homogène. Remuez le contenu du silo au moins trois fois par jour. Selon l’agitateur et la viscosité, environ 30 minutes à la fois suffisent. Vérifiez régulièrement que l’agitateur fonctionne correctement. Le pompage n’est pas un moyen approprié pour maintenir l’homogénéité des aliments liquides.

  • Assurez-vous que les produits liquides ne sont pas chargés trop tôt dans la mélangeuse

Ajoutez des aliments liquides lorsqu’il y a suffisamment de mélange d’aliments dans la mélangeuse pour permettre un bon mélange. S’il n’y a pas assez de produit dans la mélangeuse, l’alimentation liquide ne peut pas être mélangée correctement, car elle reste au fond ou dans les coins. Empêcher les aliments liquides de s’infiltrer au fond de la mélangeuse en ne chargeant pas les aliments liquides trop rapidement et assurez-vous qu’ils sont mélangés directement avec les autres aliments. Le résultat du mélange dépend de nombreux facteurs. Essayez la meilleure méthode de chargement par vous-même. Assurez-vous que les aliments sont homogènes et ne contiennent pas de grumeaux. Parce que les aliments liquides sont collants, ils favorisent l’homogénéité de la ration et aident à prévenir la sélection au niveau de l’auge.

Pour une ration compacte, il peut être utile de faire tremper une partie de la ration – y compris les aliments liquides – pendant quelques heures. Faites ensuite un prémélange qui sera ensuite ajouté aux autres aliments.

  • Connectez la bonne pompe

Le chargement d’aliments liquides ne doit pas prendre beaucoup de temps, si une pompe d’une capacité suffisante est utilisée. Utilisez des pompes dites d’alimentation en liquide, car elles sont résistantes aux acides. Placez la pompe le plus près possible du silo, de préférence en fond de silo. Les pompes volumétriques peuvent également pomper des charges très visqueuses. Dans les pompes centrifuges, de l’air/gaz peut s’accumuler à partir de la fermentation de l’aliment. La pompe doit alors être purgée pour pouvoir pomper à nouveau. Assurez-vous que la pompe et la tuyauterie peuvent être maintenues à l’abri du gel.

  • Nettoyer le silo une à deux fois par an

Essayez de vider le silo régulièrement pour éviter une éventuelle contamination par des micro-organismes indésirables. Le silo doit être nettoyé une à deux fois par an. Coordonnez cela avec une entreprise certifiée. Demandez également une inspection de l’agitateur. L’usure peut entraîner le desserrage de l’arbre ou des ailettes du gouvernail.

Ce document a été rédigé en étroite collaboration avec les services aux agriculteurs de Royal FrieslandCampina